Nous pouvons distinguer 2 types d’entraineurs : ceux qui imposent leur projet de jeu partout où ils passent et ceux qui s’adaptent au potentiel de leurs joueurs. Parmi les premiers nous pouvons citer Guardiola, Wenger, Conte ou Bielsa. Dans la seconde catégorie, je placerais plutôt Zidane, Tuchel, Ancelotti ou Deschamps pour ne citer qu’eux. J’avoue avoir un penchant pour la seconde catégorie et je vous explique pourquoi dans ce billet.
Il existe une théorie selon laquelle les individus se développent dans et par l’action, et pas autrement : c’est que l’on appelle « l’approche conative ». C’est en faisant et en répétant les mêmes gestes des milliers de fois qu’il devient plus aisé de les reproduire spontanément en match.
Mais les joueurs n’ont pas tous les mêmes capacités émotionnelles, fonctionnelles, techniques ou même d’expertise. Essayer de vouloir absolument imposer un jeu de possession alors que vos joueurs manquent de technicité serait par exemple une hérésie.
L’approche conative est née des travaux de Bui Xuan en 1993 qui s’est interrogé sur la reproductivité des conduites. Cette approche encourage la mise en place d’un projet de jeu en lien avec les ressources humaines mises à disposition de l’entraîneur.
En respectant l’intégralité des joueurs et leur potentiel, l’entraîneur pourra, avec le temps, amener ses joueurs à évoluer et à s’adapter au projet de jeu proposé. Quoi qu’il en soit, l’entraîneur ne doit jamais oublier de fonder sa réflexion et son projet de jeu sur sa matière première, à savoir ses joueurs.
Bien évidemment, le recrutement permet d’ajuster sa « matière première » afin d’inculquer plus aisément un projet de jeu à son effectif. Mais l’entraîneur n’a pas toujours la main sur ce dossier.
L’histoire prouve d’ailleurs que la plupart des équipes qui gagnent sont celles qui n’imposent pas forcément leur jeu mais qui s’adaptent à celui de l’adversaire.
Le meilleur exemple récent d’une approche conative appliquée avec succès à été la capacité de Tuchel à adapter son projet de jeu à l’effectif qu’on lui a imposé à Chelsea et de réussir le miracle de gagner la Ligue des Champions moins de 5 mois plus tard.
Il existe néanmoins quelques exceptions dans l’histoire et certaines équipes ont connu l’osmose et l’harmonie parfaites le temps d’une saison comme le Milan AC du précurseur Arrigo Sacchi en 1989, le triplé historique du Manchester United de Fergusson en 1999, la possession totale du Barça de Guardiola en 2011 ou l’écrasant Bayern de Munich de Flick en 2020.
Bien évidemment, et encore heureux, le débat restera toujours ouvert…
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