Il y a encore une vingtaine d’années, être rapide permettait de faire des différences mais les joueurs lents pouvaient compenser par leur roublardise, leur science du jeu ou du placement. C’est une époque révolue.
Aujourd’hui, un minimum de vitesse est exigé pour passer les différentes étapes qui mènent vers le professionnalisme. Mais il ne faut pas confondre vitesse et rapidité. Nul besoin de courir vite sur 100m. Prenons l’exemple de Verratti, il ne court pas vite mais sur des petits périmètres, il est très explosif. Voilà le terme à la mode : l’explosivité. Le footballeur moderne doit être vif et rapide sur 3 ou 4 appuis.
Évidemment, il y a toujours des contre-exemples mais le footballeur d’aujourd’hui doit être capable de se démarquer et de conduire la balle sans être rattrapé sur ses premiers appuis, surtout quand il est servi entre les lignes.
Guardiola a été un des premiers entraîneurs à privilégier ce profil de joueurs. Mahrez est l’exemple parfait du joueur que personne ne qualifierait de rapide et pourtant, il est vif, explosif et change de direction plus rapidement que ses adversaires grâce à la puissance musculaire extraordinaire de ses cuisses.
Les joueurs ne travaillent quasiment jamais leur vitesse maximale. Pourquoi ? Parce qu’elle n’est atteinte qu’après 50 mètres. Aujourd’hui, les clubs veulent des joueurs vifs sur 5 à 10 mètres, d’autant que le pressing court et intense à la perte du ballon est devenue la norme (pendant 6,7 secondes maximum).
Il existe même une théorie selon laquelle le meilleur moyen de jouer des attaques dangereuses serait de perdre le ballon afin de pouvoir le récupérer à nouveau. Pourquoi ? Parce que c’est à cet instant précis que l’adversaire est le plus vulnérable.
En Allemagne, le minimum de vitesse requis est fixé à 4 secondes sur 30 mètres. Sinon, à part quelques exceptions, adieu le haut-niveau. Les footballeurs sont donc devenus des sprinteurs de 30 mètres.
Ça pourrait être une bonne idée de nouvelle discipline olympique.
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