Je vous aime même si vous gagnez.

En nombre de pratiquants, de spectateurs ou de téléspectateurs (1 milliard devant la finale de la Coupe du monde 2018), le football est, sans aucune contestation possible, le sport le plus populaire dans le monde. Mais le football n’en reste pas moins qu’un jeu.

Comme tout jeu, il ne fait pas partie de la vie “normale”. Il permet de s’en extraire le temps d’un match. C’est une parenthèse hors du temps qui s’ouvre et se referme par un coup de sifflet. C’est une courte vie de 90 minutes, tantôt belle, parfois cruelle et dont la valeur ne devrait se mesurer que par sa finalité ? Que par la victoire ou la défaite ? Ce serait un bien triste constat.

J’entends dire que l’histoire ne retient que les vainqueurs mais ce serait oublier ces « beautiful losers » comme les Pays-Bas de Cruyff en 1974, la France de Platini en 1982 et pour citer un autre sport qui me passionne : le cycliste préféré des français qui est un certain Poulidor, respecté pour son courage et éternel second de la grande boucle.

La victoire ou la défaite donne le goût, la saveur et la beauté en est le sel. Nous ne jouons pas pour gagner, nous jouons pour savoir si nous en sommes capables. Sinon, pourquoi irions-nous jouer au football le dimanche matin dans la boue en hiver après avoir perdu 5 fois de suite contre l’adversaire ? Pourquoi voudrions-nous refaire une partie de tarot après 10 défaites consécutives ? Parce que jouer c’est croire. Croire en la victoire – qu’elle advienne ou non.

Et la victoire n’a pas la même valeur pour tout le monde. Elle vaut toujours 3 points mais les moyens financiers et la situation des clubs troublent les perceptions. Que l’on joue le maintien ou le titre, les 3 points de la victoire n’ont plus la même valeur. La victoire est plus belle quand elle est rare.

En tant que supporter du PSG et de l’Équipe de France, je suis habitué à la victoire et je pense que je suis en droit de demander plus que le simple fait de gagner. Nous avons le droit d’être en quête de beauté et de spectacle parce que nous avons le talent pour.

En 1986, Jorge Valdano avait prononcé ces mots : ” Gagner, on le veut tous mais seuls les médiocres n’aspirent pas à la beauté”. Il avait pu se permettre de le dire parce qu’il venait de remporter la Coupe du monde avec un certain Maradona à ses côtés.

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